M. Guérin (Denis-Alexandre), né le 18 novembre 1708, mort à Fontainebleau le 10 aoùt 1888, fut pendant cinquante ans investi des plus hautes fonctions municipales de la ville et du département même, ainsi qu’il en fut le bienfaiteur par ses créations, son initiative et son dévouement sans trève aux intérêts de ses concitoyens.
Jeune encore, retiré des affaires, il s’élait voué, depuis 1838, à la gestion des administrations diverses de Fontainebleau ; il y avait acquis de bonne heure droit de cité et il avait mis au service des habitants son activité surtout et sa haute intelligence pratique. Ancien interne des hopitaux et pharmacien de 1re classe à Paris, il débuta dans sa ville d’adoption par les fonctions d’administrateur de l’hospice et du bureau de bienfaisance. La caisse d’épargne fit ensuite appel à son concours. On avait pu apprécier son zèle et son esprit pratique ; on ne manqua pas d’en faire un conseiller municipal. Dès son arrivée à la mairie, il se mit avec ardeur au travail, de manière à acquérir toutes les connaissances spéciales nécessaires à un bon administrateur. C’est ainsi qu’on le vit, durant les premières années, membre de toutes les commissions et presque toujours désigné pour présenter les rapports. Il demeura conseiller pendant trente-huit-ans (1839-1877). En janvier 1840, il est nommé adjoint, et de juillet 1852 jusqu’en 1871, il fut constamment, sauf une courte interruption ; maire de la ville. Pendant vingt-six ans, il resta membre du conseil général.
D’autres fonctions ne lui manquèrent pas ; délégué cantonal du conseil de l’instruction publique et membre du conseil d’administration du collège communal, son activité lui permettait de suffire à tout. Mais son œuvre de prédilection fut la société de secours mutuels de Saint-Roch qu’il fit reconnaître d’utilité publique, le 1er février 1858 et dont il fut le président jusqu’à sa mort, de même qu’il en fut le bienfaiteur.
Son passage aux affaires municipales a laissé de nombreuses traces ; ouverture de plusieurs rues, amélioration de la voirie, reconstruction de l’hôtel de ville, construction de la sous-préfecture, acquisition de l’usine à gaz, de l’usine des eaux et mille autres travaux accomplis avec prudence, sans grever les charges de la ville.
Administrateur d’ancienne date du bureau de bienfaisance, il n’a pas oublié non plus l’instruction populaire qu’il a dès longtemps rendue gratuite et complétée par la création de salles d’asiles et de cours du soir pour les apprentis et les ouvriers. Il avait fondé de ses propres deniers la bibliothèque municipale dont il est resté administrateur jusqu’au jour de son décès. Il avait aussi un autre titre à la reconnaissance de ses concitoyens : pendant l’année terrible de 1870, âgé déjà, il sup-