terrible. Une colère faite de douleur et d’indignation pâlissait jusqu’à sa bouche.
— « Et de qui tenez-vous cette histoire ? » interrogea-t-il.
— « Que t’importe ? » dit le général, lequel comprit qu’indiquer en ce premier moment le véritable auteur de tout ce récit à Hubert, c’était exposer George à une scène dont l’issue pouvait être tragique. « Oui, que t’importe, puisque tu n’es pas l’amant de Mme de Sauve ? »
— « Je suis son ami, » répliqua Hubert, « et j’ai le droit de la défendre, comme je vous défendrais, contre d’odieuses calomnies… D’ailleurs, » ajouta-t-il en regardant fixement son parrain, « si vous refusez de répondre à ma question, je vous donne ma parole d’honneur que d’ici à deux jours j’aurai trouvé ce M. de La Croix-Firmin qui se permet les coquineries de ces calomnies-là, et que j’aurai une affaire avec lui sans qu’aucun nom de femme soit prononcé. »
Le général, voyant l’état de surexcitation où se trouvait Hubert, et ne sachant par quelles paroles combattre une fureur qu’il n’avait pas prévue, car elle était fondée sur la plus absolue incrédulité, se dit en lui-même que Mme Liauran seule possédait le pouvoir de calmer son fils.
— « Je t’ai dit ce que j’avais à te dire, » reprit-il