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II

HUBERT LIAURAN


En dépit de cette curiosité, cependant, le général ne fit pas un geste plus rapide. L’habitude de la minutie militaire était trop forte chez lui pour qu’aucune émotion en triomphât. Il remit lui-même sa canne dans le porte-cannes, ôta ses gants fourrés l’un après l’autre et les posa sur la table de l’antichambre à côté de son chapeau, soigneusement placé sur le côté. Son domestique lui enleva son pardessus avec la même lenteur. Alors seulement il entra dans la pièce où ce domestique venait de lui dire que le jeune homme l’attendait depuis une demi-heure. C’était une salle d’un aspect sévère et qui indiquait la simplicité d’une existence réduite à ses besoins les plus stricts. Des rayons en bois de chêne, surchargés de livres, dont la seule apparence révélait des publications officielles, couraient sur deux des côtés. Des cartes et quelques trophées d’armes décoraient le reste. Un bureau, placé au milieu de la