dîners cités dans les feuilles, et qui ne manque ni une première représentation, ni une ouverture d’exposition, aucune des cérémonies, en un mot, où défile ce Tout-Paris indéfinissable et spécial dont rêvent les provinciaux et les étrangers. Ce Tout-Paris n’est pas le Monde ; les éléments en sont trop composites pour que cette mixture hétérogène représente jamais de près ou de loin la Société. C’est un monde pourtant, et qui a ses exclusions, ses mœurs, sa hiérarchie. La « belle Mme Le Prieux », comme elle est encore qualifiée, malgré ses quarante ans très-passés, en serait certes une des reines, si cette royauté se décernait d’après la fréquence des mentions dans les comptes rendus de cette parade quasi quotidienne. Mais être très célèbre, a-t-on dit, c’est être méconnu de plus de gens. Cet apparent paradoxe est vrai de cette bizarre célébrité parisienne comme de toutes les autres. Vous donnez-vous la peine quelquefois de penser au ménage que peuvent bien faire deux êtres aussi lancés dans le tourbillon que les Le Prieux, quand vous lisez, quasi chaque jour, le nom de la femme dans une note des « Mondanités », et celui du mari au bas d’un article ? Si oui, je gage que les visions suivantes s’évoquent devant vous. Lui, vous l’imaginez d’après le type légendaire du boulevardier : mari de fidélité médiocre, plus ou moins viveur, joueur, duelliste, toujours attardé dans les coulisses des petits théâtres ou dans les tripots. Elle, vous l’apercevez, d’après le type non moins légendaire de la Parisienne des romans élégants, évaporée jusqu’au
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