I
L’ÉCHÉANCE
Quand on écrira une histoire des idées en France au dix-neuvième siècle, une des périodes les plus difficiles à bien caractériser sera celle de la génération d’après la guerre de 1870. Jamais en effet influences plus contradictoires ne se trouvèrent jouer à la fois sur la direction des esprits. Les jeunes gens qui entraient dans la vie à cette date rencontraient, chez leurs aînés immédiats, l’ensemble des conceptions philosophiques élaborées sous le second empire. M. Taine et M. Renan étaient les deux plus illustres représentants de ces doctrines. Ce n’est pas ici le lieu d’en reprendre le détail. Il suffit de rappeler que la foi absolue à la Science en faisait comme la base, et que le dogme de la nécessité circulait d’un bout à l’autre de l’œuvre de ces maîtres, en formules, chez le premier plus âprement nettes, chez le second plus subtilement déguisées. Qu’ils