Page:Bourget - L’Écuyere, 1921.djvu/321

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— « Mais, je vous assure… » balbutia-t-il.

— « Oui ou non. Avez-vous été son fiancé ? »

— « Ah ! je suis un malheureux, » dit-il sans plus essayer de se disculper.« J’ai été bien coupable. Mais si vous saviez… »

— « Je sais que vous devez vous en aller, » répéta la jeune fille. « Si elle doit revenir à elle, qu’elle ne vous voie pas !… Et que son cousin ne vous voie pas non plus… Il ferait un scandale… Ce suicide, c’est votre œuvre. Vous l’avez peut-être tuée. Ne la déshonorez pas. »

C’était le même mot dont elle s’était servie tout à l’heure, mais avec supplication. À présent, c’était avec un mépris, auquel le fier et hardi Maligny obéit, en baissant la tête, non sans avoir imploré, avant de mettre son cheval au galop pour fuir ce carrefour sinistre :

— « Par pitié, mademoiselle, faites-moi savoir, ce soir, qu’elle vit ! »



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