Page:Bourget - La Terre promise, Lemerre.djvu/42

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plus dangereuses complications. Elle s’était couchée dans les derniers jours de juillet, comptant se relever, comme il lui arrivait pour ses rhumes habituels, vers la fin de la semaine. Elle était encore enfermée au milieu d’octobre. Les arbres du jardin de l’archevêché, qui avaient si longtemps tenu compagnie à ses solitudes, étaient tout verts lorsque le premier frisson de fièvre l’avait secouée. Quand elle put venir jusqu’à la fenêtre, elle vit que toutes les feuilles étaient touchées par l’automne, comme elle venait d’être touchée elle-même par la mort. Mais comment se plaindre de cette maladie qui lui avait permis de juger définitivement Francis ? Quand les docteurs avaient formulé la nécessité pour elle d’un séjour d’hiver dans le Midi, et le plus lointain, — le Caire, Alger, Madère ou Palerme, — avec quelle délicatesse le jeune homme avait effacé ses droits devant les nouveaux devoirs que cette situation créait à sa fiancée ! Cette dernière lui avait demandé que le mariage fût reculé jusqu’au printemps prochain, afin de pouvoir consacrer ce dernier hiver sans partage à l’entier rétablissement de sa mère, et il avait mis tant de grâce à y consentir ! C’était lui qui avait conseillé Palerme qu’il connaissait, lui qui était venu préparer un appartement pour la comtesse, lui qui l’avait installée, puis il était retourné à Paris pour ne reparaître que rappelé par la malade, et si dévoué,