Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/33

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reste de finesse dans ses manières et dans ses sentiments. De cette finesse, sa fille aînée avait seule hérité. Marie-Louise et Marius, eux, avaient complètement dépouillé l’élément bourgeois pour n’être plus que des cultivateurs, avec les qualités et les défauts de cette classe laborieuse et fruste. De là, cette hostilité du jeune homme pour Laurence. Si Marie-Louise, de trempe plus bonasse, ne partageait pas son antipathie, elle ne comprenait pas mieux le caractère de cette sœur qui semblait vraiment d’une autre race. Tous les déclassements sociaux, qu’ils s’accomplissent par en haut ou par en bas, aboutissent à la destruction du foyer. Ils en brisent l’unité pour une raison très simple : les membres de la famille qui s’abaisse ou qui grandit sont rarement au même étage de cette descente ou de cette montée. En tout état de cause, Laurence aurait été pour son frère un principe de malaise, parce qu’il l’aurait toujours sentie