Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/32

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pointe de Giens et Porquerolles, les voiles de la flotte destinée au siège de Port-Mahon. Ils formaient alors une famille solidement racinée, à la veille de franchir l’étape qui séparait la bourgeoisie et la noblesse. La Révolution avait coupé court à cette ascension. Elle les avait fait descendre, comme tant d’autres, par le morcellement forcé de la propriété. Le petit officier de l’ancien régime qui se faisait appeler M. d’Albani avait quatre enfants. À sa mort, le partage de ses terres aboutit à créer quatre groupes, déjà plus gênés. Le père d’Antoine, issu d’un de ces groupes, avait lui-même trois frères. Chacun des quatre Albani et pour son lot juste de quoi vivre indépendant, mais à la condition de mettre la main à la besogne. Les petits-fils du demi-noble étaient, dès lors, des demi-paysans. Antoine, le fils de l’un d’entre eux, ne se distinguait plus des ouvriers agricoles employés à son bien que par un