Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/39

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juxtapose à la vie cosmopolite des hôtels et des villas, et qui continue après la fermeture. Ces colonisateurs-nés en goûtent le pittoresque, surtout quand ils sont eux-mêmes un peu artistes. C’était le cas de lady Agnès Vernham qui dessinait et peignait sans beaucoup de talent, mais avec cette patience appliquée que les hommes et les femmes de sa race apportent à développer leur petit don d’amateur. Dès cette première visite à la maison des Albani, ses doux yeux bleus, ces yeux de grande girl étonnée qu’elle gardait malgré la maternité, l’âge, les chagrins, avaient été ravis par ce tableau à la Mistral : Laurence assise et rangeant ses fleurs dans des paniers d’osier. Son beau visage méridional, aux traits si fins, se détachait en chaude pâleur sur le fond plus obscur de la grange, où devant les grands tonneaux, s’amoncelaient des faux et des haches, des pioches et des bêches, des bannes et des vases de terre. Un radieux