Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/40

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soleil s’épandait sur la plaine, au loin, et, tout près, sur les planches de violettes, d’un bleu pourpre dans leur vert feuillage, sur les larges touffes barbelées des artichauts, – sur des carrés d’asperges abandonnés, dont les fils blonds s’échevelaient dans la lumière. Tout contre la maison, de fins mimosas remuaient leurs chatons d’or au-dessus d’anciennes jarres à huile, à profil d’amphores, débordantes d’anthémis jaunes ou blancs. La margelle d’un puits surgissait plus loin, avec une noria que faisait tourner une jument coiffée d’œillères. Un jeune garçon la surveillait, qui était Marius. Au delà, et derrière un sombre bouquet d’orangers, chargés de fruits clairs, Albani, sa femme et Marie-Louise taillaient une vigne, aux ceps énormes, trapus et rabougris comme des arbustes. On entendait les lames des ciseaux à deux sarments, qui tombaient sur la terre rouge. À deux mains trancher d’un coup sec les vieux sarments, qui tombaient sur la terre rouge. À l’horizon, bleuissait la