Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/42

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sur l’envoi d’un panier de fleurs, une demande, presque intimidée, de lady Agnès, que la jeune fille lui permît d’esquisser un croquis d’elle dans le cadre de cette grange. Laurence la revoyait assise sur un escabeau de bois, et commençant, sur une page blanche d’album, un crayonnage qu’elle avait continué l’après-midi et les jours suivants. Millicent Vernham se réchauffait frileusement au soleil, allant et venant avec son kodak, pour prendre des instantanés, ou bien absorbée dans une lecture qu’interrompaient parfois des crises d’une toux spasmodique. Une angoisse passait alors dans les claires prunelles de la dessinatrice. Les diverses personnes de la famille avaient fait la connaissance des étrangères, au cours de ces quelques séances, et chacune de ces présentations avait infligé à Laurence une appréhension à demi humiliée, dont elle avait eu un peu de honte. C’étaient pourtant son père et sa mère, c’étaient sa sœur et son frère,