Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/41

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ligne de la mer. On était à la fin de l’automne, vers ce même moment de la saison où Laurence évoquait, après trois ans, cette première apparition de la grande dame étrangère, alors inconnue d’elle. Lady Agnès et sa fille se tenaient à la porte de la grange, comme extasiées par cette scène de libre travail rustique dans cette lumière du paysage. Combien Laurence avait été prise, elle aussi, et tout de suite, par la grâce de ces deux silhouettes : l’une, celle de la fille, si souffrante, mais si délicate, – l’autre, celle de la mère, encore si belle avec ses cheveux d’un blond pâle, adouci par un blanchissement précoce, qui mettait sur eux comme un voile d’argent !

Oui, cette première rencontre était bien vraie, trop vraie aussi les épisodes qui avaient suivi et qui s’évoquaient en visions nostalgiques dans la mémoire de la jolie Provençale en route vers la ville. Ç’avait été d’abord, et aussitôt après leur début de conversation