ceau d’analyse que Robert avait appelé un Mémoire sur lui-même, et dont le vrai titre eût été : « Confession d’un jeune homme d’aujourd’hui. »
IV
CONFESSION D’UN JEUNE HOMME D’AUJOURD’HUI
« Je vous écris, monsieur, ce mémoire sur moi-même que j’ai refusé à l’avocat, malgré les supplications de ma mère. Je vous l’écris à vous qui me connaissez si peu dans les faits, — et à quel moment de ma vie ! — pour la même raison qui m’a fait vous apporter mon premier travail. Il existe de vous, le maître illustre, à moi votre élève, accusé du crime le plus infâme, un lien que les hommes ne sauraient comprendre, que vous ignorez vous-même, et que je sens, moi, aussi étroit qu’imbrisable. J’ai vécu avec votre pensée et de votre pensée si passionnément, si complètement, à l’époque la plus décisive de mon existence ! Maintenant et dans la détresse de mon agonie intellectuelle, je me tourne vers vous comme vers le seul être de qui je puisse attendre, espérer, implorer une aide. Ah ! ne me méconnaissez pas, monsieur et vénéré maître, et croyez que les troubles terribles où je me débats ne sont point