Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/103

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moi, de ce que vous avez sur vous, tout est à moi, à moi, à moi, — tout, excepté vous… Votre mère n’avait rien quand je l’ai épousée. J’ai ici » - et il toucha l’autre enveloppe - « la note de ce que j’ai dépensé pour vous depuis que vous êtes née… Voulez-vous que je vous dise le chiffre ?… Commencez-vous à comprendre pourquoi je vous ai dit tout à l’heure que vous épouseriez M. de Longuillon ?… J’ai une raison d’intérêt extrêmement importante pour moi, qui m’a décidé à vouloir ce mariage… Faites-le, et je vous tiens quitte de votre dette… Si vous ne voulez pas le faire, alors, je me paierai moi-même en vous chassant, vous et votre mère. Je vous répète que j’ai là mes preuves. Il y aura un scandale, un procès. Cela m’est égal, aujourd’hui… Choisissez. Je vous donne vingt-quatre heures pour réfléchir. Si c’est oui, je considérerai que vous avez acquitté la dette de votre mère et la vôtre. Je continuerai à me taire avec elle, comme je me suis tu jusqu’à présent… Si c’est non, vous l’aurez voulu… Et maintenant, rentrez chez vous. Nous n’avons plus rien à nous dire… »