Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/138

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à la force. Parmi ses diverses combinaisons de haine, calculées avec une précision quasi mathématique, Nortier n’avait pas entrevu cette possibilité, qui bornait sa vengeance à une seule personne : que la jeune fille se tût et acceptât le pacte qu’il lui avait offert. Allait-il lui-même le tenir, ce pacte abominable ? Il l’était moins pourtant que son premier et sinistre projet, celui que le mariage avec Longuillon eût lieu, que la mère sût pourquoi et dût tout subir sous la menace d’un procès en séparation, et le vrai père pour le même motif. — « J’ai des reproches à vous faire, mon ami," avait commencé Mme Nortier, après l’échange des questions et des réponses de politesse ; « oui, » continua-t-elle, « et je tiens à vous les faire tout de suite, avant que Béatrice soit descendue. Car il s’agit d’elle… » — « Ah ! " demanda-t-il, avec une froideur narquoise, « c’est sans doute à cause de notre entretien d hier soir ? » — « Oui, » reprit la mère, « et je ne comprends pas que vous lui ayiez parlé comme vous lui avez parlé du mariage Clamand, alors que vous m’aviez promis de la consulter, c’est-à-dire