Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/219

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uctible différence entre le point de vue anglo-saxon et le point de vue gallo-romain qui me préoccupa durant toute la nuit suivante. Je m’étais engagé à révéler à M. Cobay le nom véritable de Mme de La Charme et sa véritable situation. J’étais d’autant plus décidé à tenir ma parole que j’avais pu le constater de visu : la mère de Percy avait raison de redouter qu’il ne fût déjà trop tard pour empêcher des fiançailles vraiment criminelles, étant données les origines respectives des deux jeunes gens. Mais en quels termes présenter la chose au père de la sentimentale miss Cynthia ? Oui, en quels termes ? Il m’était odieux de jouer un rôle de dénonciateur, et, d’autre part, la délicatesse dont Blanche venait de faire preuve m’avait touché trop profondément pour que je ne redoutasse point l’expression du mépris dont le major général stigmatiserait certainement la femme galante. 11 n’aurait pas, pour la juger, cette indulgence un peu indifférente, mais si humaine, familière à nos compatriotes de la race latine. Décidément cette déraisonnable fille m’avait confié un trop pénible message. J’eusse estimé pourtant comme peu digne de lui demander de m’