Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/223

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et elle répéta : « Quel dommage ! Je vous ai cherché hier au soir pour vous présenter à Mme de La Charme. Vous étiez sorti, et maintenant la voilà qui est obligée de partir, dare dare, sans même pouvoir emporter tout son bagage. Je lui expédierai le reste. Elle a été appelée à Florence par lettre auprès d’une parente qui était en route pour venir la rejoindre ici et qui est tombée très malade… Ah ! l’aimable dame, monsieur, et qui sait vivre, monsieur, et qui a de l’usage ! Elle pleurait, monsieur, de nous quitter. Son fils avait aussi des larmes dans les yeux. Enfin, elle reviendra l’hiver prochain, si elle ne peut pas revenir dans quelques jours… » — «  Il faut s’accommoder aux temps, patronne, » dit Umberto en italien « : « Bisognadarsi ai tempi, signora padrona," et le perspicace personnage ajouta, presque bas, en se tournant vers moi, avec un clignement d’yeux qui me prouva qu’il n’était, lui, la dupe ni de la fausse lettre, ni de la fausse maladie de la fausse parente, ni du reste : « Pazzo è colun che bada à fatti altrui… » — «  Bien fou est en effet celui qui s’occupe des