Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/232

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avec un visible étonnement qu’un Français eût quelques notions de la géographie américaine : « Ce sont des terres qui me viennent d’un oncle. Il avait été envoyé là -bas pour sa poitrine, et il s’était pris de passion pour ce pays… Il est mort, et j’ai hérité ce bien. J’ai des raisons de croire que je suis volé par mes gérants, et j’ai pris le parti d’y aller moi-même. Je renverrai miss Cobay en Angleterre à la fin du mois, et je prends le bateau allemand qui part de Gênes pour New-York. Ensuite on s’embarque à Jacksonville… J’ai pro- posé à Mme de Saint-Cygne de prendre son fils avec moi. Je le laisserai aux Bahamas en apprentissage, et, si cette vie lui convient, je l’établirai comme régisseur, à la tête de cette propriété. Il pourra y faire sa position. Je suis un business man, voyez-vous, quoique soldat, moi aussi. Ce serait encore plus utile pour moi que pour le jeune homme. » — « Et la mère ? Qu’a-t-elle répondu ?… » interrogeai-je. « C’est si loin, et elle aime tant son fils ! » — « Justement, » reprit le général en rougissant comme s’il avait eu l’âge de Percy lui-même, «