Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que cette démarche m’était par trop pénible… » — « Voulez-vous me permettre de garder ce papier ? » me demanda le général après un silence ; et comme je lui avais répondu « oui », il prit ma main, qu’il serra vigoureusement avec un « merci » qui me prouva combien cette enjôleuse de Blanche avait pénétré avant dans ce cœur rude et jeune. Il eût trouvé si dur de la mépriser qu’il m’était ingénument reconnaissant de lui avoir épargné cette souffrance. — «  Alors, » reprit-il, « puisque vous ne l’avez pas revue avant son départ, vous ne savez pas comment s’est terminé mon entretien avec elle ?… Voici. Vous savez que nous autres Anglais, nous sommes un peu des citoyens de l’univers… Nous avons un climat si mauvais qu’il faut bien y remédier comme nous pouvons. » C’était, cette critique sur le climat de sa patrie, un maximum de concession que le digne homme allait me faire payer aussitôt. « Vous ne vous étonnerez pas trop que je me trouve avoir une grande exploitation aux îles Bahamas. Mais savez-vous seulement où c’est ?… » Et comme j’avais répondu « oui », il continua,