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I

Il y a de cela bien des années, — trop d’années ! — Je venais de quitter le collège et j’habitais le quartier Latin en qualité avouée d’étudiant en grec. Je suivais à cet effet les cours de l’École des hautes études, qui se tenaient alors dans deux petites pièces au troisième étage d’un des plus vieux corps de bâtiment de la vieille Sorbonne. Mais ces travaux de paléographie et de critique des textes n’étaient qu’une excuse à ne pas m’engager dans une carrière déterminée. Ma vraie besogne était ailleurs. Dans ma pauvre chambre meublée de la rue des Écoles, les tiroirs contenaient très peu de « conjectures » et de « contributions » philologiques. Il s’y rencontrait, en revanche, des fragments de poèmes en grand nombre, force ébauches de romans, de nouvelles, de drames, et aussi, pourquoi ne pas l’avouer, pas mal de billets