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IV

Il était entré dans la loge du conservateur, le cœur battant, la pourpre aux joues, la voix étranglée, comme au moment de commettre une mauvaise action. Il avait demandé où était cette tombe, à la seule idée de laquelle il s’était enfui du cimetière tout à l’heure. Il suivait l’allée centrale, maintenant, ayant à la main le papier administratif que l’employé lui avait remis, et qu’il lisait d’un œil machinal, étreint, même dans son trouble, par la tragique impersonnalité de ce document qui faisait tenir toute une destinée humaine entre les quelques formules imprimées : « Le conservateur soussigné certifie que le corps de M. Bérion, Jules, a été inhumé le 8 décembre 189., et placé en concession perpétuelle, 15e division, ligne sud, numéro 18 par l’est… » Michel répétait en cherchant les poteaux indicateurs : Quinzième division, quatrième