Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/69

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ailleurs, que je ne t’aie pris que comme toquade. Est-ce que je te marierais, sans ça ? Mais crois-tu que ton oncle fera passer Nortier au cercle ?… » — « Sûr, » répondit Longuillon. « Il y fait la pluie et le beau temps… Et puis, » et il eut un sourire, qui prouvait que s’il se piquait d’être un dans le train, comme disait son oncle, il n’en était pas moins, en orgueil de caste, le digne neveu de cet oncle : « Sais-tu que c’est déjà quelque chose, pour un Nortier, que d’être blackboulé au Jockey ? C’est la preuve qu’il a des parrains. Il a des collègues à la Bourse qui paieraient cent mille francs, deux cent mille francs rien que pour cela… » — « Quand on compte toutes les canailles qui courent le monde, » dit philosophiquement Camille, « on est tout de même étonné qu’il y ait aussi tant d’imbéciles… C’est qu’ils cumulent… " — « En attendant, » reprit le jeune homme, qui ne répondit pas à la boutade de la comédienne, « pensons au conseil de l’oncle : hip ! hip ! au galop ! Il faut que l’affaire soit bouclée aujourd’hui… » — « Nortier