Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/87

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est qu’elle était très remuée aujourd’hui, » répondit la mère, qui ajouta : « Je vous parlerai de cela plus à fond quand nous serons seuls… Mais je peux bien vous dire la chose tout de suite, devant notre ami San Giobbe. Il est au courant… Il s’agit d’un mariage… " — « C’est le jour aux demandes, alors, » fit Nortier. « Moi aussi, j’ai un mariage à lui proposer… Mais dites le nom de votre candidat… » — « Gabriel Clamand, » dit la mère ; puis bien vite : « Et je crois qu’elle l’aime… » — « Oui, elle l’aime, » insista San Giobbe. « Voilà d’où vient 1 expression que vous venez de remarquer dans son jeu… » — « Vous connaissez notre secret maintenant, » reprit la mère, " dites-nous le vôtre… » — « Moi, » répondit Nortier, avec une ironie dont ses interlocuteurs ne devaient s’apercevoir que plus tard, « je n’ai pas de secret. On m’a annoncé une toute prochaine démarche du prince de La Tour-Enguerrand, qui va nous demander Béatrice pour son neveu… » — « Guy de Longuillon ! » fit San Giobbe, instinctivement, et sans réfléchir à la portée de son