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SOUS LA TERREUR

ques autres demeures seigneuriales situées un peu à l’écart et dans des contrées où ne se trouvait aucun meneur très énergique. Or les lois sur les biens des émigrés étaient implacables. Nous ne possédions d’autre fortune que nos deux châteaux et leurs dépendances. À la veille d’avoir son premier enfant, Henriette avait hésité à le ruiner d’avance. Elle était extrêmement pieuse. Elle avait voulu voir une protection de la Providence dans la tranquillité exceptionnelle où nous venions de vivre. J’avais cédé à son désir de ne pas quitter notre manoir. Ah ! combien je me le reprochais maintenant ! Un coup de foudre nous avait réveillés de cette