Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/174

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de Mylady, la Belle-ſœur qu’on m’avoit citée avec une eſpèce d’affectation. Je ne m’informai même pas du lieu où elle réſidoit. Je revins ſouvent. La petite ne tarda pas à me faire l’aveu de l’amour que je lui avois inſpiré ; j’en avois même déjà obtenu quelques légères faveurs, lorſqu’il plut à Miſtreſs Goodneſs (c’eſt le nom de la Veuve) de trouver mes viſites trop fréquentes. Pour la première fois on s’inquiéta du Public : la jeune Betſy me fit entendre que ſi mes vues tendoient au mariage, je pouvois en parler à ſa Mère, que ma demande ſeroit ſûrement accueillie. Tu connois ma façon de penſer : juge comme je dus recevoir le conſeil de Miſs Goodneſs. Je lui répondis ſans détour que je n’étois pas maître de diſpoſer de ma main. Ma ſincérité ne parut pas la choquer. Sa Mère uſa de moins de ménagement : ſa porte me fut fermée. Betſy me fit parvenir une Lettre. Elle me marquoit que ſa Mère la traitoit avec la plus grande rigueur. Je l’engageai à venir chez moi, & lui promis de lui donner mon cœur & ma fortune au défaut de ma main. Je fus huit jours ſans en entendre parler : le neuvième je me préſente chez la Mère ; on me laiſſe en-