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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/225

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dicules. Eſt-ce à ton âge, avec ta tournure & ton eſprit, qu’on file le parfait amour, qu’on s’attache véritablement ? Eh non, te dis-je, il eſt néceſſaire que tu renonces à ce projet abſurde ; ſe montrer, triompher, le dire, & puis changer, voilà la maxime qu’il faut ſuivre pour être heureux. C’eſt la mienne, & je m’en trouve à merveille. Si ta Peggi m’étoit tombée ſous la main, à coup ſûr je lui paroîtrois moins nigaud que toi. On t’écoute, on t’aime, l’occaſion ſe préſente, & tu ne la ſaiſis pas ! Mon Ami, en conſcience, tu es un mal-adroit : & ce qui eſt pis encore, tu es amoureux : voilà du ſérieux. Le temps preſſe, abandonne la pécore Peggi, reviens avec nous. J’ai une Maîtreſſe charmante : Eh bien ! je te la cède. La maſque lit par-deſſus mon épaule : elle ne veut pas, dit-elle, d’un Amant campagnard. — Mais, ma Mie, c’eſt un joli Garçon. — Qu’il vienne, on verra ſi on peut faire quelque choſe pour lui ; la folle eſt déjà à moitié gagnée. Oſe donc héſiter à courir où le plaiſir & l’amitié t’appellent ! Tu me demandes ſi j’aime encore Fanny : quelle plate queſtion ! Ne t’ai-je pas mandé, il y a ſix mois, que nous étions bien en-