Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/276

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contre. — Quoi ! c’eſt vous, me dit-elle ? — Oui, c’eſt moi, c’eſt votre Amant qui eſt devenu votre égal. — Et c’eſt pour moi que vous avez fait cette métamorphoſe ? — En pouvez-vous douter ? En êtes-vous fâchée. — Si je ne conſidérois que moi, j’en ſerois ravie ; mais… — Arrêtez, ah ! n’en dites pas davantage, vous venez de me rendre le plus heureux des Hommes. — Quitter tout pour moi, je ſerois bien ingrate ſi je n’étois reconnoiſſante ; mais votre Famille ? — Je n’en ai plus, Peggi me ſuffit : elle me tiendra lieu de Père, de Mère, de fortune, de tout : ma divine Maîtreſſe ! Il eſt donc vrai que je ne vous ſuis pas indifférent. — Ai-je attendu juſqu’à préſent pour vous le dire ? Si vous ſaviez ce que j’ai ſouffert depuis que je ne vous ai vu ! eh bien ! vous étiez le principal objet de mes regrets. — Chère Peggi, je ſuis au comble du bonheur, laiſſez-moi tomber à vos pieds. — Gardez-vous-en bien, on pourroit nous voir ; notre converſation eſt déjà trop longue, nous nous reverrons ; retournez à votre ouvrage, je vais au mien, notre Maîtreſſe eſt un peu rude, elle ne veut pas qu’on s’amuſe. Si je pouvois alléger votre travail,