Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/277

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je le joindrois avec joie au mien ; mais on s’en appercevroit, & cela feroit naître des ſoupçons. Elle étoit déjà loin en finiſſant, je recommençai à labourer ; mais je me plaçai de façon que je la voyois à mon aiſe ; enfin elle rentra. La veille du départ de Liquorice, je lui fis ſa leçon avec un ſoin extrême ; il ne fut abſent que neuf jours, & voici comme il les avoit employés ; c’eſt lui qui va parler. — Arrivé à Londres, je m’informe d’une de mes Tantes, qui eſt Sellière, s’il y a quelqu’un de malade dans le quartier ; elle m’apprend que la Femme de ſon Apothicaire eſt à l’extrêmité : une Femme, dis-je, en moi-même, cela n’eſt pas notre affaire ; n’importe, je me rends chez l’Apothicaire de Poland Street[1] nommé Dawn, ſa Femme ſe portoit mieux ; mais ſon Garçon, qu’il avoit pris aux Enfans-Trouvés, ſe mouroit d’une fièvre maligne. — Êtes-vous ſûr, dis-je à Monſieur Dawn, qu’il n’en reviendra pas. — Sans doute, j’en ſuis ſûr ; mais que vous importe ? — Ne puis-je vous entretenir quelques inſtans ſeul ? — Très-volontiers, mon Enfant ; paſſons dans

  1. Rue de Pologne, à Londres.