Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/364

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treſs Browne vient à moi, & me dit tout bas : — Vous ſerez heureuſe. Je ne compris rien à ce peu de mots. À l’heure du dîner, Andrew parut. Il étoit bien pâle, mais il avoit l’air content. On ſe met à table. Je me trouvai placée à côté d’Andrew ; ſans en concevoir la raiſon, j’en étois bien aiſe. Après le dîner, on me fit paſſer dans le cabinet de Mylord avec lui & Mylady Green. — Voici, me dit-elle, ma chère Fille, le moment de me prouver votre obéiſſance : Mylord a trouvé un Mari qui vous convient ; j’eſpère que vous voudrez bien agréer ſon choix, qui eſt devenu le mien. Je tombai aux genoux de ma Grand-maman. — Mylady avoit eu la bonté de me promettre… — Je n’ai rien promis. Mylord, faites, je vous prie, entrer le prétendu d’Anna. Mylord paſſa dans la pièce d’à côté. Ne me ſentant pas la force de regarder l’Homme qu’il alloit amener, je cachai ma tête dans les mains de Mylady. Quelqu’un ſe mit à genoux à côté de moi : on ſaiſit une de mes mains. Le mouvement que je fis pour la retirer me découvrit les yeux : j’apperçus Andrew ! Je ne me rappelle pas ce que j’ai dit : j’étois dans une eſpèce de délire. Je n’oſois me livrer à l’eſ-