Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/368

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ment de caractère m’a affligée. Hier matin il ne faiſoit que de ſortir, lorſque ſon Valet-de-Chambre qui le croyoit avec nous, vint apporter une Lettre. — De la part de qui ? lui demande Mylady. — Le porteur, répond le domeſtique, eſt un Homme que Mylord connoît, & qui eſt déjà venu. — Attend-il la réponſe ? — Non, Mylady, il a dit qu’il n’y en avoit point ; ma Mère prend la Lettre, & ſitôt que le Valet fut ſorti : — Ceci, me dit-elle, renferme un myſtère que je veux éclaircir, & ſur le champ elle décacheta la Lettre : elle étoit d’un inconnu qui prioit Mylord pour la ſeconde fois de faire attention à ma conduite. On l’inſtruiſoit que Mylord Clarck avoit été mon Amant, que mon amour s’étoit ranimé à ſa vue, que Mylord Clarck, avec qui j’entretenois une correſpondance ſecrette, étoit décidé à m’enlever ; on finiſſoit par lui promettre inceſſamment une conviction de tout ce qu’on avançoit. — Voilà, s’écria Mylady après la lecture de ce déteſtable écrit, une fourberie bien atroce ! & voyant que je pleurois ; conſole-toi, ma chère Fille, ſois ſûre que les calomniateurs ſeront découverts & punis. Je n’ignore aucun des évènemens de