Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/399

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je me ſuis rendu coupable : dites à Mylady que je lui pardonne, & que ſon ſecret n’eſt révélé qu’à vous. Je ne me le ſuis pas ſait répéter. La vue de ce Miſérable m’étoit trop à charge pour ne pas me ſauver au plus vîte. Je ſuis rentré la rage dans le cœur. J’ai volé à l’appartement de Barrito ; je n’ai pas cru devoir lui cacher ce que je venois d’apprendre. Ce Jeune-homme m’aime, il eſt plein d’honneur : tu peux concevoir quel a dû être ſon déſeſpoir ; il vouloit aller trouver ſa Sœur & la poignarder, ma préſence a arrêté ſa vivacité. Je lui ai fait ſentir combien il étoit néceſſaire d’éviter l’éclat, & d’attendre avant d’agir, le moment de la réflexion. Il m’a promis de ſuivre mes avis. Nous avons envoyé au Châtelet : on eſt venu nous rapporter que Nilevar venoit de rendre l’ame, & que ſeſ dernières paroles avoient été : je me ſuis empoiſonné. Cette mort nous a ôté bien des inquiétudes, car nous redoutions avec raiſon l’indiſcrétion de ce Malheureux.

Continuée à minuit.

Quelles nouvelles horreurs ! ma Femme n’eſt plus. Elle s’eſt empoiſonnée, & me marque par une Lettre qu’on a trouvée ſur