Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/400

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ſa chiffonnière, qu’ayant partagé les crimes de Nilevar, elle a voulu partager ſa punition. „ Mon Frère m’a dit que vous ſaviez tout ; il ne m’auroit pas été poſſible de vivre avec votre haine & votre indignation, je meurs en vous adorant ; l’Amour a cauſé ma jalouſie, & c’eſt la jalouſie qui m’a rendu coupable ; ſoyez heureux, c’eſt le dernier de mes vœux „. Elle n’avoit point paru à dîner. À cinq heures, Clemency eſt venu me faire une viſite ; il en étoit neuf que nous ne ſongions pas à nous ſéparer, cet aimable Garçon ne ſe laſſoit pas de me faire des excuſes, de me jurer qu’il auroit toujours pour moi la tendreſſe d’un Frère ; notre entretien fut interrompu par une Femme de Mylady. — Je ne ſais que penſer, Mylord, de la retraite de ma Maîtreſſe, depuis que Monſieur le Chevalier l’a quittée ; il étoit midi, elle s’eſt renfermée dans ſa chambre, en défendant qu’on y entre avant qu’elle ne ſonne, elle n’a rien pris de la journée, & voilà trois fois que je frappe à la porte, ſans qu’elle réponde ; j’ai prêté l’oreille à la ſerrure, ſans entendre le moindre bruit. — Courons, dis-je auſſi-tôt ; Clemency me ſuit ; je fais