Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/431

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Cependant comme je voyois ſouvent la belle Éliſabeth chez une Dame de notre connoiſſance, je ne m’apperçus d’aucun changement en elle. Un jour elle m’écrivit qu’on vouloit la forcer d’épouſer Mylord Croſs-Baw, & qu’elle étoit au déſeſpoir. Je lui répondis que ſi elle avoit un peu d’amitié pour moi, elle ne devoit pas éviter à venir ſe jeter dans mes bras ; que notre union une fois contractée, elle ne devoit pas douter d’obtenir ſon pardon de ſes Parens, dont elle étoit adorée. Elle ſuivit mes conſeils, tout réuſſit comme je l’avois prévu. Lady Roſe-Tree rentra en grâce, & je fus reçu comme le Mari d’une Fille adorée. Je m’étois fait une loi en donnant ma main à Miſs Green, d’abandonner mes mauvaiſes habitudes.

Pendant trois mois, je me tins parole & j’étois parfaitement heureux. Le haſard ou plutôt mon malheur, me fit rencontrer cette Furie. Elle étoit alors jeune & jolie ; mais ſon ame, qui ſans doute n’a pas changé, étoit l’aſſemblage des vices les plus abominables. Elle me fit des agaceries ; mon ancien goût pour les plaiſirs faciles, me la fit accueillir : bientôt elle réveilla en moi des paſſions qui n’étoient qu’endormies, elle uſa de