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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/44

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IXme LETTRE.

Charles Clarck,
à William Fisher, ſon Ami,
à Londres.


Depuis ma dernière Lettre, mon cher William, les choſes ont bien changé de face ! Tu me crois ſans doute l’époux de Fanny Ridge. Il n’en eſt & n’en ſera jamais rien. Te voilà bien ſurpris : la ſuite augmentera ſûrement ton étonnement. Pour ſatisfaire pleinement ta curioſité, il faut que je reprenne les choſes de plus haut. C’eſt à l’Opéra, comme tu fais, que je ſuis tombé amoureux de Fanny. Il eſt vrai qu’elle eſt extrêmement jolie. Par le moyen de ma bonne Couſine, il ne m’a pas été difficile d’avoir accès dans la maiſon de Mylord Ridge. Bientôt j’y fus aſſez familier pour connoître à fond le caractère des habitans. Celui de Fanny ne me parut pas très-bon. Cependant les charmes de ſa perſonne m’attachoient tous les jours de plus en plus, l’extrême bonté de Mylord l’avoit rendu l’eſ-