Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/450

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preſſion pour rendre les ſenſations qu’on éprouve en ſerrant pour la première fois les mains de l’auteur de ſes jours. Pardonne, mon Époux, tu connois ma tendreſſe, la tienne ne doit pas s’en offenſer : L’inſtant où j’ai embraſſé mon Père, m’a paru le plus beau de ma vie. Je ne perds pas de vue, mon Amie, la parole que je vous ai donnée de vous rendre un compte exact. Notre voyage a été très-heureux, à l’exception de petites incommodités qu’a éprouvées Mylady Ridge au paſſage de Douvres à Calais ; mon Époux craignoit que, vu ma groſſeſſe avancée, les fatigues de la route ne me fuſſent nuiſibles ; mais grâce à ſes ſoins & à la bonté de mon tempérament, je m’en ſuis tirée à merveille ; mon impatience, qui ne le cédoit pas à celle de Mylady Ridge, ne nous a pas permis de prendre beaucoup de repos ; enfin nous voilà à Paris. Arrivés à l’Hôtel de Lady Clemency, nous demandons à la voir d’abord en particulier ; on nous fait paſſer dans un ſalon, une Femme charmante vient à nous. — Je ſuis la Mère d’Émilie. — Je ſuis la Fille du Chevalier Roſe-Tree, diſons-nous enſemble. Lady Clemency nous couvre de baiſers. — Il ne manquoit que vous pour compléter le bonheur