Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/451

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de notre maiſon, mes Amis, votre préſence va y répandre la joie ; venez, je me reprocherois de retarder d’une minute le plaiſir que vous allez cauſer. Elle dit, & nous invite à la ſuivre dans une pièce voiſine ; il ne me fut pas difficile de démêler mon Père ; je cours à lui. Mylady Ridge prend ſa Fille dans ſes bras, & pendant un intervalle aſſez long, on ne pouvoit diſtinguer que ces mots mal articulés : Ô mon Père !…… Ma Fille, je te revois donc encore…… Quoi ! c’eſt ma chère Anna…… Ma Mère m’aime, que je ſuis heureuſe !… & puis des baiſers, des careſſes, des félicitations ; les Spectateurs de cette ſcène touchante partageoient notre ivreſſe. Quel moment ! je ne puis mieux le comparer qu’au retour d’Edward chez notre reſpectable Père. Le Chevalier Roſe-Tree a parfaitement bien accueilli mon Époux, lorſqu’il lui a parlé de ſa naiſſance. — Qu’eſt-ce que la naiſſance, lui a répliqué mon Père ? un haſard heureux ; mais les ſentimens, mon cher Gendre, mais la vertu, voilà les bienfaits dont on doit remercier la nature ; & qui mieux que vous lui doit de la reconnoiſſance ? Pendant huit jours on n’a pu nous décider à nous ſéparer d’un