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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/84

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fait pas de faute ſans en reſſentir une juſte punition. Je m’apperçus avec déſeſpoir que je portois des marques, bientôt viſibles, de mon imprudente conduite ; je le dis à mon Amant, & le priai de faire ceſſer ma honte en expliquant ſes intentions à Mylord Stanhope. Mon diſcours le fit changer de couleur, cependant il me promit de me ſatisfaire. Un mois s’écoula ſans qu’il me tint parole : je vis alors de la mauvaiſe foi dans ſa conduite ; il ne me cherchoit plus comme auparavant. Figurez-vous ce que je devois ſouffrir. Mon amour augmentoit avec l’indifférence de l’ingrat ; mais, hélas ! je ne connoiſſois encore que la moitié de mon malheur. Un jour, le plus affreux de toute ma vie, Browne ne parut point au déjeûner : mon Frère fut dans ſa chambre, il ne s’y trouva pas. On crut qu’il étoit à ſe promener, mais la journée paſſée ſans l’avoir vu ne laiſſa aucun doute qu’il ne fut parti. Je paſſai la nuit dans des tourmens épouvantables : comme je deſcendois le lendemain pour déjeûner, un inconnu ſortant de la chambre de mon Père, vint à moi : — Eſt-ce à Miſs Jenny à qui j’ai l’honneur