Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/97

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Penſion : de ma vie je ne m’étois ſenti ſi triſte, c’étoit ſans doute un preſſentiment. Suivant ma coutume, je demande Miſtreſs Hemlock ; elle vient. — Seule ? lui dis-je, en ne voyant pas Émilie. — Hélas ! Elle n’eſt plus ici. — Juſte ciel ! m’écriai-je, que m’apprenez-vous ? — Ce qui m’afflige au delà de l’expreſſion. Mylady Ridge eſt venue, ce matin avant ſept heures ; je ſuis deſcendue avec ſa Fille. — Je viens, lui a-t-elle dit, vous chercher, allez faire vos adieux à vos Compagnes & revenez avant un quart-d’heure ; & s’adreſſant à moi, vous ferez porter chez moi, Miſtreſs, les vêtemens d’Émilie, je vous remercie des ſoins que vous avez pris d’elle, je la mettrai à portée de vous en marquer ſa reconnoiſſance. Je ſuis ſortie avec ma jeune Élève. — Permettez, m’a-t-elle dit, que j’écrive un mot à Anna (c’eſt une de ſes Amies qui demeure à ſoixante milles d’ici) ; je la conduiſis dans mon appartement. Les dépêches furent bientôt faites ; elle me chargea de faire partir ſa Lettre, & puis m’embraſſant avec tendreſſe, elle me fit ſes adieux. Nous pleurâmes toutes deux ; elle courut enſuite à toutes les Penſionnaires, leur dit adieu, & fut re-