Page:Bourotte - Le Devoir, 1867.djvu/10

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Filleul aimé, frère et fils de mon cœur,
N’accueille pas d’un sourire moqueur
Ce long discours aux phrases inhabiles.
S’il est besoin pour parler du devoir
De cheveux blancs et d’art et de savoir,
D’expérience ou de forces viriles,
Hélas ! filleul, je n’ai rien de cela !
Mais en la femme est l’immense tendresse
Qui va cherchant les âmes en détresse…
C’est mon soleil. Toute ma force est là !
À ses rayons, quand tu chantais les cimes,
J’ai vu s’ouvrir sous tes pieds les abîmes,
J’ai vu les flots monter pour t’engloutir,
Quand de lauriers tu te ceignais la tête,
J’ai vu d’avance un deuil couvrir la fête
Et j’ai crié, filleul, pour t’avertir !…