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Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/204

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Son coeur brûle en secret d'une nouvelle flamme ;
Ou quelque grand dessein doit rouler dans son âme.
Pour me le confier il m'a mandé trois fois : [5]
Mais toujours quelque obstacle a retenu sa voix.
Quoique l'ambition ou l'amour entreprenne
Ce secret de son coeur n'échappe qu'avec peine.
Il me rappelle encore avec empressement ;
Et je veux profiter de cet heureux moment. [10]
S'il me parle en ce lieu, quoiqu'il puisse m'apprendre
Le Comte de Morray peut aisément l'entendre
Dans l'endroit concerté j'ai déjà pris le soin,
De conduire moi-même un fidèle témoin.
Pour le bien de l'État, le comte y devrait être. [15]

EURIC.

Seigneur, en ce moment il nous entend peut-être.
Je viens vous répéter les serments qu'il a faits,
De porter votre sort plus loin que vos souhaits.
Si jusqu'à son hymen Elisabeth l'élève,
Si par la mort du Duc cette action s'achève, [20]
Sans cesse de son trône infatigable appui ;
Vous douterez qui règne ou de vous ou de lui.
{{personnage| LE