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Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/205

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COMTE DE NEWCASTLE.|c}}
Je me fie à sa loi. Qu'il se fie à mon zèle.
Vaincu par ses raisons je lui serai fidèle.
Un serment solennel après de grands combats, [25]
Vient de m'associer à tous ses attentats
Je vous l'ai déjà dit ; c'est avec violence
Que j'embrasse le crime et quitte l'innocence :
Mais en vain ma vertu révolte ma raison ;
Les remords désormais ne sont plus de raison. [30]
Le duc dont la conduite est suspecte à la Reine,
Se creuse un précipice où j'ai peur qu'il m'entraîne :
Quoique de ma fortune il ait été l'appui,
J'aime mieux l'y pousser qu'y tomber avec lui.
Pour essai d'injustice, insensible à la gloire, [35]
Déjà de cent bienfaits j'ai perdu la mémoire ;
Et lorsqu'on est ingrat, et ne savez-vous pas bien,
Que les autres forfaits ne coûtent presque rien ?
Quelqu'un vient : c'est le Duc. Soit qu'il aime ou qu'il conspire,
Allez prêter l'oreille à ce qu'il va me dire. [40]