Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/209

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Verrons-nous sans horreur un ouvrage si beau
Achever ses destins par la main d'un bourreau ? [90]
La fière Elisabeth, princesse illégitime,
Qui n'eut point vu le jour sans le secours d'un crime,
Peut-elle assujettir la majesté des rois
À l'injuste rigueur des ses injustes lois ?
Que dira l'avenir d'une audace si grande ? [95]
Donnons à la vertu l'appui qu'elle demande.
Des maux dont on l'accable interrompons le cours.
C'est de notre valeur qu'elle attend du secours.

LE DUC DE NORFOLK.

J'aurais moins tardé à lui montrer mon zèle
Si j'avais cru trouver un ami si fidèle : [100]
Mais dans une occurrence où tout doit m'effrayer,
À quel homme à la cour pouvais-je me fier ?
Pour me rendre coupable on met tout en usage :
Il n'est point là d'ami qui n'ait plus d'un visage :
Tel qui m'offrait son sang me refuse son bras [105]
Et mes plus grands bienfaits n'ont fait que des ingrats.

LE COMTE DE NEWCASTLE.

Suivons les mouvements que le ciel nous inspire.