Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/212

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LE COMTE DE NEWCASTLE.|c}}
Oui, Seigneur, je le suis ; Et c'est par votre choix [145]
Que puis-je ? Commandez. Et quoi que je hasarde?

LE DUC DE NORFOLK.

De l'illustre Stuard j'ai corrompu la garde.
Et sûr du prompt secours que vous m'avez offert
J'attends que pour sa fuite un port me soit ouvert.
Ma vie est enchaînée à cette confidence : [150]
Avec tant de zèle et de reconnaissance,
Avec tant de bontés, tant d'ardeur, tant de foi,
Mes déplorables jours vous sont plus chers qu'à moi.
Je ne les risque point quand je vous les confie.

LE COMTE DE NEWCASTLE.

Je ne puis condamner une si noble envie : [155]
Mais de ce grand dessein l'événement douteux
Expose votre tête au sort le plus honteux.
Souvent de tels projets ont des suites cruelles ;
Des soldats corrompus sont rarement fidèles ;
Et vous n'ignorez pas, Seigneur, que sur ce point [160]
La reine est inflexible et ne pardonne point.
À la cour, où la foi n'ose presque paraître,