Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/220

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LE COMTE DE NEWCASTLE.|c}}
Et concevez-vous bien ce que vous allez faire ? [295]
D'un amour qui lui plût son coeur encore frappé,
Pour écouter le vôtre est trop préoccupé.
Pour faire de son trône une heureuse conquête,
Attendez que du Duc elle ait proscrit la tête ;
Et gardez-vous, Seigneur, de laisser entrevoir? [300]

LE COMTE DE MORRAY.

Et pourquoi plus longtemps différer mon espoir ?
Si l'union des coeurs n'ait de la ressemblance,
Quel parti sous le ciel a moins de différence ?
Elle n'épargnera rien dans l'espoir de régner ;
Et qu'est ce qu'à mon tour on me voit épargner ? [305]
Pour affermir son trône, et lui donner du lustre,
Elle le cimenta du sang le plus illustre :
Mais du sceptre d'Écosse avide ravisseur,
Je cherche à l'acquérir par la mort de ma soeur.
Outre l'appas flatteur de cette ressemblance, [310]
Pour rendre nécessaire une telle alliance,
La sort d'intelligence avec nos attentats,
A déjà pris le soin de joindre nos états.
Quel prince dans l'Europe a la même avantage ?

LE COMTE DE NEWCASTLE.

Mais l'Écosse, Seigneur, n'est pas votre héritage. [315]