Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/219

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LE COMTE DE MORRAY.|c}}
Qui ? Ma valeur, mon audace :
Mon ardeur de régner et de remplir sa place : [275]
Si le ciel m'eut fait naître en un degré plus bas,
De si beaux mouvements ne me dureraient pas.
Pour m'en convaincre mieux, s'il faut encore plus faire,
J'en crois jusqu'à l'amour que je n'ai pu vous taire.
Si j'étais né d'un sang qui fut moins glorieux, [280]
Aurais-je sur la reine osé porter les yeux ?
Non que vers ses appas un fol amour m'entraîne ;
Ce qui m'est plus sensible Elisabeth est reine
À tous les rois voisins elle impose ses lois,
Étonne l'univers du bruit de ses exploits ; [285]
L'Écosse où je commande, unie à l'Angleterre,
Je ne craindrai au plus qu'un éclat de tonnerre ;
Et lorsque sur le trône on ne trouve monté,
Qui ne craint que la foudre est bien en sûreté.
Vos fidèles conseils à qui je m'abandonne, [290]
Ne peuvent balancer l'amour qu'elle me donne,
Et je ne réponds pas qu'avant la fin du jour,
Je ne trouve le temps d'expliquer mon amour.
Ne me détournez point si vous me voulez plaire.
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