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Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/228

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a garde,
Du Comte de Morray je viens de faire le choix :
Ayez soin cette nuit d'obéir à sa voix. [425]
Je l'ordonne.

LE COMTE DE MORRAY.

Charmé de cette confiance,
Je jure que vos jours sont en pleine assurance,
Et que vos ennemis n'iront point jusqu'à vous,
Qu'on ne m'ait vu, Madame, expirer sous leurs coups.
Si l'on ne m'a trompé, nous touchons presqu'à l'heure, [430]
Que pour sa trahison le Duc croit la meilleure.
Pour flatter ses désirs Newcastle est d'accord,
De lui faire en secret ouvrir le premier port ;
Et moi, pour découvrir ses injustes pratiques,
Je me dois assurer de tous ses domestiques. [435]
Je vais pourvoir à tout. Pour vous, qui tant de fois
Parûtes consommé à l'étude des rois :
Qui dès vos jeunes ans réduite à vous contraindre;
Avec tant de succès apprîtes l'art de feindre ;
Jusqu'à ce que du Duc le sort soit éclairci, [440]
Songez que le silence est nécessaire ici.

Il sort.

ELISABETH.

le rappelant.