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Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/229

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Comte, pour cet ingrat la mort aura des charmes.
Des yeux qui l'ont séduit il obtiendra des larmes.
Pour lui faire un destin qui soit plus rigoureux,
Ne donnons le trépas qu'à l'objet de ses feux. [445]
Ce sera pour ce traître une douleur mortelle,
D'adorer votre soeur, et de vivre sans elle :
Et ce qu'aura d'horrible un si funeste sort,
Lui seul de ce qu'il aime aura hâté la mort.
Ainsi ma cruauté, sans permettre qu'il meure, [450]
Forcera le perfide à mourir à toute heure.
Et je l'accablerai par l'horreur de ma voir
Jouir de ma vengeance et de son désespoir.

LE COMTE DE MORRAY.

À languir dans la honte on pourrait le contraindre
Si de sa perfidie on n'avait rien à craindre. [455]
Pour nous rendre le joug et le culte romain,
La Flandre est toute prête à lui tender la main.
Peut-être est-ce pour lui que le prince de Parme,
Aux ravages d'Ostende a cent voiles qu'on arme :
Et vous n'ignore pas que pendant une nuit, [460]