Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Pour tenter la vertu d'un home tel que moi.

ELISABETH.

Et quand d'une princesse odieuse, coupable,
Jet e nommai le juge, et te crus équitable,
Séduit par le pouvoir de ses honteux appas, [700]
Pour lui sauver le jour ne ma trahis-tu pas ?
Les Pairs qui depuis toi l'ont mieux examinée,
D'une commune voix l'ont d'abord condamnée.
En donnant cet arrêt n'ont-ils pas consulté ?

LE DUC DE NORFOLK.

Oui, Madame, vos voeux et non pas l'équité. [705]
Pour moi, qui ne cherchais qu'à vous montrer mon zèle
Dans le funeste emploi que je reçus contre elle,
Et qui par vos discours instruit de sa fureur,
Avait conçut pour elle une invincible horreur ;
Contre tous ses appas m'étant mis en défense, [710]
Sa beauté sur mon coeur n'eut aucune puissance ;
Et ma sévérité repoussant tous ses traits,
Envisageait son crime et non pas ses attraits.
Pour mieux le découvrir, vous le savez, Madame,
Je voulus pénétrer dans le fond de son âme : [715]
Mes souhaits sur ce point furent tous accomplis,
Et j'en développais jusqu'au moindre replis.
Qui trouvai-