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Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/251

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Vois maintenant, vois, lâche, où tu te précipites !
Vois quel était ton choix, et vois ce que tu quittes !
Envisages de près, pour t'accabler d'ennuis
L'échafaud qui t'attend et le trône où je suis. [765]
Quel indigne beauté vient de te rendre traître !
Proscrite, abandonnée?

LE DUC DE NORFOLK.

Et devrait-elle l'être ?
Quel spectacle à nos yeux allez-vous étaler,
Madame ? Et que de droits faites-vous violer ?
De quelles nations obtiendrez vous l'estime ? [770]
On opprime une reine, et vous souffrez ce crime ?
D'une injuste poursuite on n'est pas à couvert
Dans l'asile sacré que vous avez offert !
Lorsqu'à quitter son trône elle se vit réduite,
Étais-ce en Angleterre où l'adressait sa fuite ? [775]
Pour l'attirer à vous ne jurâtes-vous pas ?
De la rendre paisible au sein de ses États ;
Et de faire à l'Écosse une guerre immortelle
Si jamais à sa reine elle était infidèle ?
Qui de votre injustice aurait eu du soupçon ? [780]
Vous avez oublié cette auguste leçon,
Que si la vérité si souvent violée